Déjà remarquée dans de nombreux festivals grâce à ses deux courts-métrages, Pour toi je ferai bataille et Les navets blancs empêchent de dormir la nuit, la jeune réalisatrice, Rachel Lang, nous offre son premier long-métrage, Baden Baden, qui traite des passage de l'adolescence à l'âge adulte.

 

Après une expérience ratée sur le tournage d'un film à l'étranger, Ana, 26 ans, retourne à Strasbourg, sa ville natale. Le temps d'un été caniculaire, elle se met en tête de remplacer la baignoire de sa grand-mère par une douche de plain pied, mange des petits pois carottes au ketchup, roule en Porsche, cueille des mirabelles, perd son permis, couche avec son meilleur ami et retombe dans les bras de son ex. Bref, cet été-là, Ana tente de se débrouiller avec la vie.

 

« J'avais le désir, raconte la réalisatrice, qu'on ressorte de mon film avec une sensation et pas forcément avec une histoire. » Mission accomplie grâce à des dialogues farfelus et des situations inattendues qui rappellent l'humour burlesque de Bruno Podalydès, bricolage d'une douche à l'italienne compris. De la vie en chantier de l'héroïne (Salomé Richard, solaire et lunaire à la fois) s'échappe une petite musique mélan­colique. De celles qui réchauffent le coeur et dont on sait pertinemment que leur écoute, même assidue, ne résoudra rien.

Jérémie Couston, Télérama